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Le scandale des Diagnostics de Performance Energétique (DPE) toujours aussi peu fiables

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En 2008, l’association UFC-Que Choisir dénonçait la fiabilité aléatoire du Diagnostics de Performance Energétique (DPE), tant dans ses méthodes de mise en oeuvre que dans les résultats obtenus. Dessine moi une maison a d’ailleurs consacré un article très détaillé sur les dérives du DPE dans cet article. En 2011, l’association réitère sa mise en garde.

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir est un organisme indépendant à but non lucratif créée en 1951, doyenne des associations de consommateurs d’Europe occidentale. La pertinence de ses interventions est donc difficilement contestable.

Son dernier constat concernant le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) est d’autant plus alarmant que le DPE est obligatoire dès la mise en vente ou la location d’un logement depuis le 1er janvier 2011.

En outre, le DPE à une incidence directe sur le budget des primo accédants puisqu’il détermine le montant de PTZ+ accordé. Même le montant de la prime d’État versée aux titulaires du nouveau plan d’épargne logement (PEL) 2011 lors d’un achat immobilier est dorénavant fonction du classement énergétique de l’habitation.

Les habitations diagnostiquées se voient ainsi affublées d’une étiquette énergétique, exactement comme pour les appareils électroménagers ou les voitures. Le rang énergétique obtenu peut osciller parmi sept classes: de la lettre A pour les logements les plus économes (moins de 50 kWh/m2/an, une facture annuelle de 250€ pour un logement de 100 m2), à la lettre G pour les logements les plus énergivores (consommation au moins neuf fois supérieure).

Non seulement cette étiquette énergétique peut constituer un frein à une vente immobilière si elle est mauvaise mais aussi réduire le montant du PTZ+ de moitié pour le futur acquéreur s’il est primo accédant.

UFC-Que Choisir  a demandé à divers organismes certifiés d’établir pour quatre habitations dans quatre régions différentes des Diagnostics de Performance Energétique (DPE). Le résultat est sans appel.


DPE, le test

DPE réalisé sur 4 maisons situées dans 4 régions différentes par 16 diagnostiqueurs professionnels dans des conditions d’intervention identiques.

 

Résultats

– 2 maisons ont été classées dans  3 classes énergétiques différentes.

– 1 maison a été classée dans 2 classes énergétiques différentes.

– 1 seule maison s’est vue attribuer la même étiquette énergétique par tous ces professionnels.

Une des maisons testée reçoit en particulier simultanément la classe énergétique C, D et E, soit une estimation de consommation de 134 kWh à 244 kWh par m2 et par an, ce qui représente une facture annuelle variant de 1000 à 1800 euros !

Une facture annuelle d’énergie qui varie du simple au double, vous l’aurez compris, c’est tout et n’importe quoi…

Les recommandations des travaux à entreprendre pour réduire la facture énergétique préconisées par les différents professionnels sont quant à elles tout aussi contradictoires que fantasques.

En conclusion, l’absence de fiabilité des Diagnostics de Performance Energétique (DPE) risque d’avoir des conséquences financières graves sur un marché immobilier déjà très tendu, d’autant que même s’il est obligatoire dans une transaction immobilière, le DPE n’a pour l’heure aucune valeur juridique, il n’est pas opposable entre l’acheteur et le vendeur et s’il est erroné, la responsabilité du diagnostiqueur ne peut être engagée.

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