Construire un mur ou construire un muret peut paraître une tâche compliquée lorsqu’on n’est pas maçon de formation. Pourtant il existe un matériau de construction qui peut grandement vous faciliter ce projet : le Béton cellulaire.
En effet, la brique de béton cellulaire, appelée aussi siporex ou ytong est l’amie du bricoleur et de l’amateur en maçonnerie. Léger, isolant, résistant et facile à travailler, le bloc de béton cellulaire s’impose comme la solution idéale pour un projet de construction de petite ou de grande envergure.
Monter un mur en béton cellulaire, seul et sans expérience, devient donc accessible en autoconstruction, la preuve, j’ai réussi !
Découvrez les étapes de construction d’un mur en siporex, le prix du béton cellulaire, ses avantages et ses défauts.
Faire un mur en béton cellulaire, mode d’emploi…
Sommaire
Le béton cellulaire
Le béton cellulaire est une sorte de parpaing ultra léger, porteur et isolant, utilisé pour le gros œuvre dans la construction de maisons individuelles.
Il se présente généralement aujourd’hui sous la forme de blocs rectangulaires d’aspect poreux et de couleur blanche.
Une gamme complète propose les blocs eux même, mais aussi des linteaux, des dalles de plancher et de toiture, des carreaux pour cloisons et tous les éléments indispensables pour construire une maison entièrement en béton cellulaire.
L’assemblage des blocs de béton cellulaire au moyen de mortier colle est appelé « à joints minces ».
Fabrication du béton cellulaire
Ce matériau de construction est constitué :
- de 65 % de sable de quartz siliceux
- de 20 % de ciment
- de 15 % de chaux
- de 0,05 % de pâte ou poudre d’aluminium
- de 1 % de gypse
- ainsi que d’air et d’eau
Avec 1 m3 de matière première, on fabrique environ 5 m3 de produit fini, soit un bloc composé de 20 % de matière et 80 % d’air. 100 % des déchets de fabrication avant autoclavage sont recyclés, et plus de 90 % des déchets après autoclavage sont réinjectés dans le cycle de fabrication.
Ce matériau de construction est donc relativement naturel et écologique.
Sa création remonte à 1880 grâce à un procédé inventé par W. Michaelis. Il est par la suite amélioré en 1889 par E. Hoffmann et c’est en 1924 que le suédois Axel Eriksson lance sa production et sa commercialisation.
Le béton cellulaire, un matériau de construction isolant
Aujourd’hui le béton cellulaire est largement utilisé dans la construction en raison de ses nombreux avantages et en particulier ses propriétés isolantes. En Europe, on estime que 500 000 maisons individuelles sont construites chaque année avec ce matériau.
Le béton cellulaire est depuis longtemps plébiscité dans les pays d’Europe du Nord. Il s’impose plus lentement en France depuis quelques années et plus largement dans les régions où l‘isolation des habitations s’effectue traditionnellement par l’intérieur.
En effet, en France, depuis le Grenelle de l’Environnement, construire des logements plus économes en énergie devient primordial.
En outre, la hausse des prix de l’énergie et l’obligation de réaliser un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) lors de la vente d’un logement renforce l’intérêt des Français pour une isolation efficace. D’autant que ce DPE conditionne le montant du PTZ+ accordé aux primo accédants lors de l’achat d’un logement. (Pour rappel le PTZ+ sera supprimé dans l’ancien en 2012 et exclusivement consacré au neuf).
Or, il ne fait nul doute qu’une isolation par l’intérieur est moins efficace qu’une isolation par l’extérieur, en raison des ponts thermiques qu’elle engendre. Ces ponts thermiques peuvent représenter jusqu’à 40 % des déperditions d’énergie dans certains bâtiments.
Le béton cellulaire est un matériau porteur et isolant, dont l’efficacité ne s’affaiblit pas avec le temps en raison du tassement ou de l’attaque par des rongeurs. Quand il est d’épaisseur suffisante, le béton cellulaire ne nécessite aucun isolant complémentaire. Mais rien ne vous empêche de le compléter quand même par une isolation traditionnelle par l’intérieur afin d’atteindre une résistance thermique excellente.
Le béton cellulaire est considéré comme “monomur” à partir d’une certaine épaisseur (24 cm pour un lambda de 0,12). Ce terme signifie que ce matériau de construction est à la fois porteur et isolant. Sa structure alvéolaire, constituée de millions de micro cellules d’air emprisonnées de manière homogène, lui permet d’obtenir ses propriétés d’isolant thermique parfait tout en étant très résistant.
De plus, le béton cellulaire possède une bonne inertie qui lui permet de faire obstacle à la chaleur en été et de garder la maison au chaud l’hiver.
Les autres avantages du béton cellulaire
Comme nous l’avons vu plus haut, le béton cellulaire permet une excellente isolation thermique. Mais ses avantages ne s’arrêtent pas là !
> Le béton cellulaire est également un bon isolant phonique, répondant aux normes de la réglementation acoustique actuelle.
> Le béton cellulaire bénéficie d’une excellente résistance mécanique, 30% plus élevée que certains matériaux de construction traditionnels.
> Le béton cellulaire est aussi une garantie contre l’incendie puisqu’il est incombustible.
> Du fait de sa légèreté, le béton cellulaire est idéal pour des constructions en zone sismique.
> Sa légèreté lui permet également une manutention et un transport facilités
> Enfin, le béton cellulaire permet de réaliser des économies, notamment au niveau du gain de temps de mise en œuvre. Les blocs sont plus longs et plus hauts que des parpaings traditionnels donc le travail avance plus vite.
Son profil rainuré facilite sa mise en place. Associée à un mortier colle spécifique, la pose des blocs de béton cellulaire s’avère donc extrêmement rapide et facile à réaliser, même pour un amateur.
Le prix du béton cellulaire
Le prix du béton cellulaire varie en fonction de l’épaisseur des blocs. Au plus les blocs sont épais, au plus ils sont isolants et au plus ils coûtent chers. De manière générale, à dimensions égales, un bloc de béton cellulaire est environ 3 fois plus cher qu’un parpaing traditionnel.
J’ai acheté les miens chez Brico Dépôt. Cette enseigne est parfois critiquée pour la qualité médiocre de ses produits mais je peux vous assurer que pour les matériaux de base, vous n’aurez pas de mauvaise surprise pour un prix plus bas que partout ailleurs.
Les tarifs sont donc les suivants pour des blocs de 25 cm de longueur :
Pour une épaisseur de 5 cm : 1,09€ la pièce, soit 6,99€ le m²
Pour une épaisseur de 7 cm : 1,52€ la pièce, soit 9,74€ le m²
Pour une épaisseur de 10 cm : 2,15€ la pièce, soit 13,78€ le m²
Pour une épaisseur de 15 cm : 3,20€ la pièce, soit 20,51€ le m²
Pour une épaisseur de 20 cm : 4,35€ la pièce, soit 27,88€ le m²
Vous trouverez également des blocs pour le chainage en béton à 7,85€ (épaisseur 20 cm) et des blocs d’angles à 6,95€ (épaisseur 20cm).
Les chainages horizontaux et d’angles sont constitués d’un coulage de béton armé qui permet de rigidifier l’ensemble de la structure et répartir les charges, notamment lors de la construction d’une habitation ou d’un mur de grande hauteur.
Dans la configuration de mon chantier, je n’ai pas eu besoin de réaliser de chaînage mais chaque chantier est différent alors renseignez vous à ce sujet avant de vous lancer et pour ne pas mettre en péril votre projet. Dans le doute, faites en un, car ce qui peut le plus peut le moins.
Monter un mur en béton cellulaire
Dans le cadre de ma rénovation, j’avais le projet de construire une extension à ma maison. Cette extension devait se trouver au premier étage d’une maison vigneronne, coincé entre la façade de l’habitation à droite, le mur de ma grange à gauche et une petite dépendance au fond. Je n’avais donc qu’un mur de 4 mètres de large sur 2,50 mètres de haut à construire afin de pouvoir par la suite réaliser une toiture pour fermer l’ensemble.
N’ayant que très peu d’expérience en maçonnerie et n’ayant jamais monté un mur, je me suis tout naturellement tourné vers les blocs de béton cellulaire, tant leur réputation les avait précédés et était parvenue jusqu’à mes oreilles chastes de bricoleur débutant.
Certes, le béton cellulaire est plus cher qu’un simple parpaing mes ses avantages nombreux ne m’ont pas fait regretter mon investissement. Outre ses qualités isolantes décrites précédemment, le béton cellulaire est ultra léger à manutentionner quand on est seul.
En outre, il est facile à découper avec une simple scie à bois, facile à mettre en place grâce à sa mise en œuvre par joint mince et ses côtés rainurés. Les blocs étant par ailleurs plus longs et plus hauts qu’un parpaing traditionnel, le travail avance plus vite.
La première impression que l’on ressent quand on tient pour la première fois un bloc de béton cellulaire entre ses mains tremblantes d’émotion, c’est que sa grande légèreté ne lui permettra jamais d’être assez résistant pour construire un mur.
En effet, un bloc seul est assez fragile, friable et ne véhicule qu’une confiance très approximative. Ne vous fiez pas aux apparences, une fois associé à ses petits frères pour constituer un ouvrage, il est très solide. Il illustre donc parfaitement l’adage selon lequel l’union fait la force. 🙂
Les étapes pour construire un mur en blocs de béton cellulaire
1) les outils nécessaires :
– une truelle
– un niveau à bulle
– une scie à bois
– un mélangeur adaptable sur une perceuse
– un marteau en caoutchouc
2) construire une arase
Le béton cellulaire est un matériau sensible aux remontées capillaires comme la brique par exemple. La première chose à faire avant de monter votre mur est donc de construire une arase de mortier hydrofuge ou tout autre système lui permettant d’être étanche.
Pour ma part, mon mur devant être construit sur une dalle en béton existante au premier étage, j’ai effectué un coffrage avec deux planches de bois délimitant la largeur du futur mur. J’ai coulé au milieu du béton sur une hauteur de 15 cm (hauteur généralement préconisée). J’ai ajouté à mon béton un produit “Sika” permettant une relative étanchéité des mortiers.
Si vous vous trouvez au rez de chaussée sur terre battue, il faudra réaliser une fondation plus ou moins profonde selon la destination de l’ouvrage final. Rien de difficile, creuser une tranchée, ferrailler et couler le béton.
J’ajoute également que le sommet de votre arase ou de votre fondation doit être plat et de niveau. De ce détail dépendra la facilité de l’exécution. En effet, les murs en blocs de béton cellulaire sont dits “à joint minces“, c’est à dire qu’il est assez difficile de rattraper un défaut de planéité en chargeant davantage avec le mortier qui sert à coller les blocs entre eux.
Mais c’est aussi ces joints minces qui permettent une exécution aisée pour un débutant.
3) préparer le mortier colle
Le produit qui sert à assembler les blocs de béton cellulaire entre eux s’appelle le mortier colle. Son prix est de 9.30€ pour 25kg et il vous permettra de coller une surface d’environ 6.5m². Pour construire un mur de 4m de large sur 2.5m de haut, j’ai utilisé 2 sacs de mortier colle de 25kg.
Pour ne pas gaspiller le mortier colle, il est préférable de le préparer au fur et à mesure de l’avancement du mur. Cela permet aussi de se familiariser avec la quantité à utiliser.
J’ai pour ma part utilisé un saut en plastique et un mélangeur adaptable sur une perceuse. Verser la poudre, ajouter de l’eau au fur et à mesure du mélange. Veiller à obtenir une consistance ni trop épaisse, ni trop fluide.
Cette étape est très simple et si vous savez préparer une pâte à crêpe sans grumeaux, vous saurez préparer du mortier colle à béton cellulaire. 🙂
4) positionner le premier rang de blocs de béton cellulaire.
Sur votre arase préalablement sèche et solide (environ 24h), placer une fine couche de mortier colle et positionner le premier bloc dessus en tapotant légèrement avec un marteau en caoutchouc pour qu’il trouve bien sa place.
Enduire le deuxième bloc sur le coté qui sera en contact avec le premier, enduire l’arase et positionner le deuxième bloc.
Tapoter sur le coté et sur le dessus. Les blocs de béton cellulaire étant rainurés, ils prennent naturellement leur place. Recommencer jusqu’à obtenir la longueur voulu pour le premier rang de votre mur.
Vérifiez de temps à autre avec un niveau à bulle la planéité de votre mur. Normalement, il devrait l’être puisque c’est un des principaux avantages de la mise en oeuvre du béton cellulaire : si la base est de niveau, le reste le sera.
Vérifiez que les faces des blocs de béton cellulaire sont bien alignées et qu’aucune ne dépasse.
Si votre futur mur se trouve entre des murs existants, comme c’était mon cas, enduire les murs existants de mortier colle pour y fixer les blocs de béton cellulaire en contact.
5) les autres rangs de béton cellulaire
Le deuxième rang se monte de la même manière à la différence prés que la jonction entre deux blocs ne doit jamais coïncider avec la jonction de deux blocs du rang du dessous.
Il faudra donc couper le premier bloc de la deuxième rangée (en deux par exemple) avant de commencer afin de décaler les jonctions entre les blocs par rapport à la rangée du dessous.
Les joints sont ainsi alternés enter le rang 1 et le rang 2, un peu à la manière d’une pose de plancher.
Pour le rang 3, le bloc de béton cellulaire pourra donc être entier et ainsi de suite. N’hésitez pas à réutiliser vos chutes. Un mur, quelque soit le matériau utilisé, se monte toujours de cette manière. La technique n’est donc pas propre au béton cellulaire.
Le mortier colle qui dépasse des blocs doit être étalé le long des jonctions à la truelle.
Afin que le mur ait le temps de sécher et de se solidifier, je vous conseille de ne pas monter plus de 4 rangs avant une période de séchage de 12h, même si pour ma part, je suis allé un peu au delà dans la mesure où le temps me manquait.
Le béton cellulaire se travaille extrêmement bien et permet facilement de rectifier certains défauts. Si comme c’était mon cas, un bloc dépasse légèrement en hauteur par rapport aux autres, il est tout à fait possible de scier la partie gênante et rétablir la régularité de l’ensemble.
Une fois terminé, même s’il peut résister aux intempéries en l’état, il sera préférable et plus durable de crépir le mur.
Les autres constructions en béton cellulaire
La grande modularité du béton cellulaire et sa facilité déconcertante à être travaillé permet d’aménager des espaces personnalisés et sur mesure dans toute les pièces de la maison.
Il peut être peint, étanchéifié et prendre différentes formes au grès de votre fantaisie. Des enseignes de bricolage comme Castorama propose même des blocs de béton cellulaire arrondis pour facilité la construction de murs courbes.
Construire les éléments d’une cuisine en béton cellulaire
Une cuisine intégrée sur mesure peut tout a fait être réalisée en blocs de béton cellulaire avec un peu de rigueur et de patience. Il vous suffit une fois le gros oeuvre construit d’y fixer des portes achetées dans le commerce ainsi qu’un plan de travail.
Le béton cellulaire peut vous être aussi très utile pour construire un bar à l’américaine.
Seul inconvénient : difficile d’en changer régulièrement !
Construire un espace douche de salle de bain en béton cellulaire
De la même manière que pour une cuisine, le béton cellulaire trouve sa place dans la salle de bain de la maison.
Support de plan vasque, de baignoire, cloison mais aussi espace de douche arrondi façon cabine. Les blocs de béton cellulaire peuvent être carrelés, percés pour y intégrer des briques de verre ou simplement peints à l’aide d’une peinture adéquate.
Les sculptures en béton cellulaire
Enfin, pour les plus créatifs d’entre nous, le béton cellulaire est une matière idéale pour y exercer ses talents de sculpteur…