Depuis juillet 2005, les tarifs du gaz naturel ont connu une hausse de 61%. Sur les 12 mois écoulés, la hausse du prix du gaz s’élèvera à 21%.

Une augmentation de la facture de chauffage qui promet de peser lourd dans les dépenses d’énergie liées au logement.

Pourquoi les prix du gaz augmentent ?

La CRE vient de valider la demande de hausse du prix du gaz formulée par le principal fournisseur français, GDF Suez.

Cette hausse des tarifs doit permettre en théorie à GDF de faire face à la forte augmentation des frais d’approvisionnement ces derniers mois. 98 % du gaz consommé en France provient de l’importation.

En outre, la formule de calcul officielle fixée par arrêté ministériel et employée pour fixer les tarifs réglementés est indexée en majeur partie sur les prix du pétrole et insuffisamment sur ceux du gaz (9.5%). Un comble qui a son importance dans l’augmentation des prix !

Surtout que le prix du baril de pétrole a largement flambé ces derniers temps alors que dans le même temps, le cours du gaz naturel baissait fortement, en raison d’une surproduction mondiale. En effet, le prix du gaz sur les marchés de gros a chuté de 30 % entre novembre 2008 et septembre 2010, une bonne affaire pour GDF-Suez !

 

La hausse des prix du gaz est elle justifiée ?

Même si l’indexation du prix du gaz sur celui du pétrole était justifiée dans les années 1960-70 lors des débuts de son exploitation, elle n’a plus lieu d’être aujourd’hui.

Cette hausse des tarifs du gaz n’est pas non plus justifiée par des raisons économiques: Le résultat financier du groupe GDF-Suez a atteint un niveau record en 2008 et 2009 malgré la crise avec 4,5 milliards d’euros.

Cette augmentation de 5% intervient qui plus est après une hausse de 14.4% en 2010. Elle entraînera dans 3 jours une hausse moyenne des tarifs de 0,245 centime d’euros par kilowattheure pour les 6 millions de consommateurs qui se chauffent au gaz et pour les 4 millions de foyers simplement abonnés aux tarifs réglementés, soit au total 10 millions de foyers impactés par la hausse des prix.

Depuis 2010, ce n’est plus le gouvernement qui fixe l’évolution des tarifs mais le groupe d’énergie GDF Suez, détenu à 35% par l’Etat.

La CRE est censée vérifier ensuite que les tarifs réclamés sont conformes à la formule de calcul des prix, elle même indexée sur l’évolution du taux de change euro/dollar, les cours du fioul et les cours du pétrole brut.

Le gaz est plus cher mais que fait l’Etat ?

Comment expliquer que les tarifs réglementés, censés maintenir des prix qui reflètent les coûts réels, aboutissent à une sur estimation des tarifs du gaz tout en offrant des marges élevées aux fournisseurs ?

De même, sachant que les dépenses d’énergie liées au logement sont un poste prépondérant pour les ménages français, comment admettre que l’État fasse preuve d’autant de complaisance et refuse d’imposer un juste prix du prix du gaz ?

Ce n’est pas l’instauration d’une insignifiante prime à la casse pour le remplacement d’une chaudière ancienne qui pourra compenser cette envolée des prix.

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