Tapie dans l’ombre du marché immobilier français depuis maintenant plusieurs mois, la hausse des taux d’intérêt des prêts immobiliers en 2011 se profile chaque jours davantage et semble devoir s’imposer comme une réalité récurrente avec laquelle il faut désormais compter lors de l’achat d’un logement à crédit.
Le temps des taux immobiliers historiquement bas est bien révolu, les banques relèvent leurs taux d’emprunt depuis le début de l’année 2011.
Sommaire
Hausse des taux immobiliers depuis le début de l’année 2011
En moyenne au mois d’avril 2011, les taux immobiliers fixes hors assurance s’établissent à 4,05% sur 15 ans et 4,30% sur 20 ans.
A titre d’exemple, pour une mensualité de 1 000 € hors assurance, un emprunteur peut donc solliciter un prêt immobilier de 134 735 € sur 15 ans à 4.05% et 160 796€ sur 20 ans à 4.30%.
En avril 2011, les taux immobiliers fixes enregistrent donc une hausse similaire à celle de mars avec +0,15% en moyenne. Par rapport à un crédit immobilier historiquement favorable souscrit au dernier trimestre 2010, les taux actuels restent cependant encore attractifs, qui plus est sur un marché immobilier dont les prix affichent une tendance à la stagnation, voire à la baisse.
D’ailleurs une récente étude du CEREFI révèle que 3 notaires sur 4 pensent que la situation actuelle est propice à la vente immobilière pour les propriétaires.
Poursuite de la hausse des taux immobiliers
La hausse des taux des crédits immobiliers risque néanmoins de se poursuivre dans les mois à venir et notamment en mai prochain. En effet, après deux ans de stabilité au taux historique de 1%, le taux directeur de la Banque Centrale Européenne (BCE) a récemment été porté à 1.25% par son président Jean Claude Trichet.
Cette hausse du taux directeur doit permettre de contenir la forte inflation de la zone euro (2.6% en mars) qui est le cheval de bataille de la BCE. L’impact sur les taux immobiliers a été limité car les banques avaient déjà anticipé cette hausse dans leurs nouveaux barèmes.
En revanche, si cette hausse du taux directeur ne suffit pas à ralentir l’inflation, une nouvelle hausse est à prévoir. Globalement, une poursuite de la hausse du taux directeur de la BCE aura un impact immédiat sur les prêts immobiliers à taux révisables et un effet à plus long terme sur les prêts immobiliers à taux fixes.
Les établissements bancaires devraient donc continuer à revoir leurs barèmes à la hausse d’ici la fin de l’année.
(Sources: Cafpi, Empruntis, Meilleurs taux, AB Courtage)
Baromètre National des taux d’intérêt fixes des prêts immobiliers, hors assurance au 27/04/2011
Durée (ans) | Taux max | Taux du marché | Taux min |
---|---|---|---|
7 | 4,40% | 3,60% | 3,07% |
10 | 4,50% | 3,70% | 3,35% |
15 | 4,70% | 4,05% | 3,65% |
20 | 4,80% | 4,30% | 3,78% |
25 | 5,00% | 4,45% | 4,00% |
30 | 5,40% | 4,85% | 4,21% |
Hé ben ! moi qui me plaignait de mon 4.20% sur 25 ans souscrit il y a une semaine, je pense que je vais m’en satisfaire…
Juste pour prévenir, les banques sont presque toutes au point pour les prêts “lissés”, ça permet de limiter un peu la casse, même si ce n’est pas exceptionnel.
Exemple perso : 120K à 4% (20 ans) et 130K à 4.3% (25 ans) accepté par mon banquier m’a permis de me rapprocher (coût total) d’un 250K à 4.1%, qui ne m’aurait pas été accordé par un nouveau banquier, avec la même mensualité (~1440 avec assurance).
D’ailleurs, si vous pouviez faire un article sur les prêts lissés, je pense que ça interessera pas mal de monde, je ne connaissais pas avant qu’une amie banquière ne me monte une simulation, que j’ai imposée à mon banquier.
J’ai moi même bénéficié de 3.60% sur 18 ans fin 2009. Les taux ont encore baissé en 2010 mais le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt a été réduit dans le même temps pour finalement être supprimé en 2011.
Je pense qu’en effet la ruée vers les taux bas est entrain de vivre ses derniers instants. Sans parler du rabotage des crédits d’impôts sur la rénovation et de la TVA à 5.5% qui est de + en + menacée…
Je vais effectivement consacrer prochainement un article sur le lissage des prêts. Une alternative intéressante quand elle est maîtrisée par le banquier. Attention toutes fois au coût final du financement…
Honnêtement, la TVA à 5.5%, c’est en 2012 qu’elle peut sauter, pas avant, faut penser à l’électorat pour les présidentielles, et surtout ne pas gréver l’activité des artisans et du bâtiment, ça leur fait un bien fou en ces moments difficiles.