En baissant la note de AAA vers AA+, l’agence de notation Standard & Poor prouve que la dette publique des Etats Unis n’est plus un des investissements les plus sûrs au monde.
Pour la première fois de son histoire, l’Amérique, la plus grande économie au monde, voit son excellente cote de crédit se dégrader. Les marchés financiers sont dans le rouge. Doit on s’attendre à un crash boursier qui engendrera une crise immobilière en France ?
Sommaire
Encore une crise financière aux USA ?
La dégradation de la note américaine de AAA à AA+ ce week-end par Standard and Poor’s entraine une panique baissière sur les bourses mondiales. La Bourse de New York a chuté en début de semaine à son plus bas niveau depuis dix mois, suivie par les Bourses asiatiques.
Peut-on pour autant parler de krach boursier ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais la situation boursière actuelle fait craindre un avenir économique bien morose, surtout après la sortie de crise de 2007 à peine résorbée.
Car cette baisse de note a pour conséquence que les Etats Unis devront payer plus cher le crédit qui leur permet de financer leur dette publique colossale : 14 300 milliards de dollars, soit 9 950 milliards d’euros, presque 100 % du PIB.
Et quand l’économie américaine va mal, c’est l’économie mondiale qui en pâtit.
Europe : avenir de la note AAA
En Europe, pour apaiser les esprits et limiter la casse, la BCE a racheté des obligations italiennes et espagnoles. Une bouffée d’oxygène pour Rome et Madrid, déjà fragilisés, dont les taux d’intérêt sont repassés sous la barre des 6%.
Mais les investisseurs ne sont pas dupes de cette manœuvre et doutent encore de la réelle cohésion des dirigeants européens.
Cependant, 13 pays européens, notés AAA à la fois par les agences de notation Moody’s, Standard and Poor’s et Fitch, conservent leur excellente note.
Il s’agit de l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse, ainsi que le Canada et Singapour.
Ces treize pays notés triple A jouissent d’une relative stabilité, c’est-à-dire que leur note ne devrait pas changer dans les six à 24 mois prochains.
La France fait partie de ce cercle restreint. Mais jusqu’à quand pourra t elle conserver sa note de triple A ? Surtout avec une dette qui s’élève à 1 646,1 milliards d’euros, soit environ 84,5 % du PIB en 2011 alors qu’elle ne représentait que 663,5 milliards d’euros à la fin de 1995, ou 55,5 % du PIB.
Alors que plusieurs de nos voisins européens subissent une crise financière majeure comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Irlande, on veut nous faire croire que la France y échappera ? J’avoue que je suis assez septique. Toujours est il que l’avenir économique du pays me semble bien morose.
Impact de la crise financière sur le marché immobilier européen
Alors que la chute des prix immobiliers se poursuit au USA (jusqu’à -60% de baisse des prix dans certaines régions depuis 5 ans), les expulsions se renforcent également.
En effet, fin 2010 on dénombrait 1,3 millions de saisies réalisées soit 19,6% de plus que l’année précédente. Les Banques américaines deviennent ainsi propriétaires de ces biens immobiliers saisis.
Le stock de logements vacants s’élevait en 2010 à 19 millions d’habitations, un montant colossal !
En outre, près de 7 millions de propriétaires seraient en défaut de paiement ou déjà sous le joug d’une procédure d’expulsion.
Les emprunts hypothécaires des ménages américains (11 000 milliards de $) représentaient fin 2007 environ 25% de la dette totale des USA.
Plusieurs pays européens ont suivis les USA dans leur crise et après la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, c’est au tour de l’Italie d’être aujourd’hui dans le collimateur des marchés financiers. Depuis 20 ans, la dette italienne frôle les 120 %, ce qui en fait l’une des plus lourdes du monde.
En outre, le marché immobilier européen semble présenter les caractéristiques d’une bulle immobilière.
Entre janvier 1997 et janvier 2007, les prix de l’immobilier dans la zone euro ont augmenté de 76 %. Ce chiffre est en dessous de l’augmentation des prix de vente des logements aux Etats-Unis (95 % entre 1997 et 2006) mais reste très élevé.
En ce qui concerne la France, j’ai déjà évoqué sur ce Blog la possible existence d’une bulle immobilière.
Néanmoins, dans notre pays, les crédits immobiliers sont majoritairement contractés à taux fixe.
Une hausse significative des taux de crédits n’auraient donc pas un impact aussi catastrophique que celui constaté en Espagne ou au USA où le taux variable était beaucoup plus utilisé par les particuliers. Néanmoins la baisse des prix des logements serait inévitable.
Explication simplifiée de la crise immobilière Espagnole:
httpv://www.youtube.com/watch?v=S6eTuKRKDrw&feature=player_embedded
Dans tous les cas, malgré ce que l’on cherche à nous faire croire, on peut légitimement se demander pourquoi la France ne serait pas contaminée par la crise financière et immobilière qui sévit chez ses voisins Européens.
L’endettement public augmente, la productivité baisse en absence de croissance et d’innovation, la proportion de la population Française avec un emploi ne cesse de chuter, l’inflation explose, les salaires stagnent, autant de critères qui induisent une baisse inévitable du niveau de vie en France.
Et si le niveau de vie baisse, le prix des logements suivront.